Le Chien et l’Écrit

Le Chien et l’Écrit

Dans l’histoire de la domestication des animaux par l’homme, le lien qui unit le chien à l’humanité est le plus long. Alors que la littérature ancienne relate principalement le rôle utilitaire du chien, la plus contemporaine met volontiers en scène la relation intime entre l’homme et le chien et parfois sa dévotion pour cette espèce. Alors que les histoires de chiens étaient préférentiellement écrites pour des enfants, des écrits pour adultes sont apparus, relatant des histoires uniques et émouvantes.

Aujourd’hui, le chien est présent dans toutes les formes écrites de communication. La presse et la publicité se sont emparées de l’image du chien, utilisant son impact favorable sur le public.

Le chien dans la littérature

Le premier rôle du chien dans le domaine littéraire est celui qu’il occupe naturellement au quotidien, celui de compagnon fidèle et parfois d’ange gardien. Cependant, nombre d’œuvres littéraires mettant en scène un chien, abordent par ce biais la question de l’homme.

L’ami fidèle, le confident, le protecteur

Le rôle de confident et de protecteur du chien est bien représenté dans la littérature enfantine : le chien vient au secours d’un enfant en difficulté. Le roman d’Éric Knight, Lassie come home, met en scène un fidèle Colley et son jeune maître, Joe. La popularité de ce livre est telle que beaucoup de gens disent un “Lassie” pour un Colley ! Dans le roman de James Matthew Barrie Peter Pan and Wendy, la chienne Nana, originellement un Terre-neuve et interprétée par un Saint Bernard dans une adaptation de Disney, joue le rôle de Nounou. D’ailleurs, l’échappée des enfants Wendy, John et Michaël n’est possible que parce que la chienne a été attachée dans le jardin.

Le chien est présent dans certaines pièces de Shakespeare, dont le rôle le plus mémorable est celui de Crab, compagnon du facétieux Launce dans la comédie les deux gentilshommes de Vérone. Le terme cabotinage prend ici toute sa signification.

La question de l’homme

Diderot dans Jacques le Fataliste explique “que tout homme voulait commander à un autre ; et que l’animal se trouvant dans la société immédiatement au-dessous de la classe des derniers citoyens commandés par toutes les autres classes, ils prenaient un animal pour commander aussi quelqu’un […] chacun a son chien. Le ministre est le chien du roi, le premier commis est le chien du ministre, la femme est le chien du mari, ou le mari le chien de la femme”.

Dans la littérature de Science-fiction, certains auteurs ont même donné le pouvoir aux chiens. Ainsi dans le roman de Clifford Simack Demain les chiens (City), les humains abandonnent la Terre aux chiens assistés de robots, en espérant que ceux-ci pourront développer une culture propre, bien différente de celle empreinte de violence des humains.

Entre chien et loup : incarnation de la liberté sauvage

Le loup, ancêtre du chien, incarne l’animal sauvage. Si le chien représente la servitude et la fidélité, le loup incarne la liberté et le refus de toute contrainte. Il est celui qui préfère mourir libre plutôt que de vivre attaché, comme l’évoque Jean de La Fontaine dans sa fable Le Loup et le Chien.

Cette opposition illustre un questionnement qui n’a toujours pas de réponse : est-il préférable de vivre en “bon” esclave ou de mourir pour n’avoir pas voulu l’être ? Ce thème est immortalisé par Jack London, fervent humaniste, qui vécut avec ses contemporains la ruée vers l’or de 1891 en Alaska. Si, dans ses œuvres, il défend la condition animale contre la barbarie des hommes, il n’est pas vraiment fixé quant à l’issue du problème posé : quelle voie choisir, entre celle de Croc Blanc, chien-loup qui opte pour la vie parmi les hommes, et celle de Buck, dans L’Appel de la forêt, le chien des hommes qui part vivre parmi les loups ? Est-ce à dire que chacun de nous est un peu chien ou un peu loup selon les hasards des situations ?

La bête

Déifié par les uns – le chien Anubis fut dieu égyptien- diabolisé par les autres – les Romains chargèrent Cerbère de garder les Enfers – l’aspect inquiétant du chien, ou serait-ce du loup ? – a séduit bien des auteurs. Chez le poète ou le romancier, la bête rôde, hagarde créature démoniaque dévoreuse de cadavres ou de petits enfants… Sir Arthur Conan Doyle lui confie même le titre d’une des aventures les plus célèbres de Sherlock Holmes, Le Chien des Baskerville, où un énorme canidé dévore les habitants de la sombre lande écossaise.

Derrière les rochers une chienne inquiète Nous regarde d’un œil fâché. Épiant le moment de reprendre au squelette Le morceau qu’elle avait lâché.

Cet extrait de La Charogne de Baudelaire (Les Fleurs du Mal) évoque encore cet aspect noir du caractère canin. Mais là encore, la métaphore n’est-elle pas sous-jacente et ne devine-t-on pas sous l’évocation du chien celle de son alter ego pensant, l’homme ?

Ami ou ennemi, le chien, compagnon de toujours, continue à peupler nos livres, reflet innocent de nos hontes, de nos misères humaines, si solitaires que, même écrites, elles ont besoin d’un compagnon à quatre pattes.

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